La formation des nouveaux membres de la réserve communale de sécurité civile (RCSC) de Montesquieu s’est déroulée sur trois jours et s’est achevée ce mercredi 28 février. Au total, 22 heures de formation théorique et pratique dont ont bénéficié quatorze nouveaux bénévoles pour la prévention des feux de forêt dans le massif des Albères. Venus de Montesquieu mais aussi des communes d’Argelès-sur-Mer, Villelongue-dels-Monts, Sorède ou Saint-André, onze hommes et trois femmes de toutes provenances professionnelles, à la retraite ou en activité, tous motivés par la nécessité d’agir, ont été initiés efficacement à La Défense des Forêts Contre l’Incendie.
Formation théorique dans la salle Jean Thubert de Montesquieu mise à disposition par Huguette Pons, maire de la commune, très impliquée dans ce dispositif de protection du massif, mais aussi pratique sur le terrain, à la rencontre des comportements à risque auxquels ils seront confrontés. Huguette Pons avait d’ailleurs tenu à accueillir les stagiaires, les remerciant de leur engagement et insistant sur «l’immense service rendu à toute la communauté».
Parmi les bénévoles, Jean-Marc Bassaget, ancien sous-préfet de Céret. Il vient de prendre sa retraite dans notre région et a décidé de rejoindre les réservistes de la sécurité civile. Sensibilisé à la lutte collective pour éviter des drames comme l’incendie de Saint-André, il a vécu de près les enjeux d’une prévention de plus en plus vitale pour notre massif forestier. «Les patrouilles des bénévoles des réserves communales et intercommunales du département des Pyrénées orientales pionnières en France, ont déjà montré leur efficacité», dit-il, «par la diminution du nombre de départs d’incendie d’année en année et cette expérience intéresse désormais d’autres départements à risque».
Le plus jeune vient de fêter ses 18 ans. Mathis Lacombe, a été naturellement motivé par l’engagement de son grand-père, Pierre Lacombe, co-coordinateur avec Philippe Aguilera de la RCSC de Montesquieu. Mathis incarne l’espoir que davantage de jeunes s’engagent dans la protection de notre environnement.
Des missions bien définies
Le lieutenant Pierre Muntaner, coordinateur départemental pour le Centre National des Réserves Communales de Sécurité Civile (CNRCSC), et pédagogue confirmé, a dirigé cette formation . «Il est à craindre qu’avec le réchauffement climatique et la sécheresse que nous connaissons dans notre
département», a-t-il souligné d’emblée «le rôle des bénévoles des réserves communales de sécurité civile, partenaires des forces de secours, sera de plus en plus nécessaire et actif sur une durée plus longue et plus précoce chaque année ».
Epaulé par le lieutenant Frédéric Rochel, formateur rattaché au centre de secours d’Argelès, le lieutenant Muntaner a rappelé que «chaque réserve communale ou intercommunale s’inscrit désormais dans un cadre juridique sous l’égide des préfets de région et est mise à disposition des maires ».
Patrouiller, surveiller, informer, dissuader les usagers du massif dont les comportements dangereux mettent encore parfois en péril notre patrimoine environnemental et alerter les secours en première ligne dès le moindre départ de feu, telles sont les missions des réservistes communaux qui vont se relayer encore tout l’été dans le massif des Albères.
Sur le terrain de Montesquieu les nouveaux vont rejoindre la trentaine de bénévoles qui patrouillent chaque jour sur les pistes DFCI tellement appréciées des randonneurs et des vététistes. La RCSC de la commune a même mis en place des patrouilles toute l’année. Le tout avec la meilleure efficacité possible et en toute bienveillance. Leur rôle n’est évidemment jamais répressif. Ils sont déjà environ six cents dans notre département.
Les yeux des pompiers
« Vous êtes les yeux des pompiers et votre rôle est primordial », insiste le lieutenant Muntaner «pour surveiller chaque jour en saison, l’état du massif, des pistes, des réserves d’eau de la DFCI (Défense des Forêts Contre l’Incendie), pour informer les randonneurs, les vététistes et autres usagers des Albères, rappeler la règlementation en vigueur, dissuader par exemple de fumer ou d’allumer un barbecue en pleine forêt. Mais bien sûr aussi alerter rapidement le CODIS 66 en cas de départ de feu constaté.
Un équipement est mis à disposition des réservistes par chaque commune. Notamment un véhicule pick-up balisé et équipé d’une cuve d’eau utile en cas de besoin imminent. Bien que les bénévoles des RCSC ne se substituent en aucun cas aux pompiers. Ils constituent cependant un maillon essentiel reconnu dans le dispositif estival. Et dans ce but, formés durant ces trois jours de stage à respecter une procédure adaptée. Les nouveaux équipiers ont ainsi appris le langage commun à tous les services de secours en cas d’alerte. Une communication précise et spécifique qu’il est impératif de respecter dans les indicateurs géographiques comme dans les appels radio au CODIS. Des procédures ont fait l’objet d’entraînements particulièrement utiles à l’efficacité des réservistes quand ils seront sur le terrain.
Patrouille dans les Albères
Et c’est justement sur le terrain dans le massif des Albères, que les stagiaires dans la troisième étape de leur formation, se sont retrouvés. Surveillance, observation, rencontre et dialogue avec le public, alerte, accueil et guidage des secours ont fait l’objet d’un entraînement concret. Les lieutenants Muntaner et Rochel ont choisi de mettre en scène les situations rencontrées le plus fréquemment. Barbecue «sauvage » et jet de mégots dans la végétation, sont encore les plus courantes et le travail d’information et de dissuasion demeure l’essentiel de la mission des bénévoles au cours des patrouilles quotidiennes. Il s’agit de rappeler la réglementation pas toujours connue et reconnue des usagers de la forêt qui ignorent souvent qu’ils se trouvent sur un terrain à 90% privé où l’on ne fait pas « ce qu’on veut ». Mais aussi de prévenir les comportements dangereux dont beaucoup n’ont pas conscience.
Comment aborder un public en balade, en vacances, qui ne connaît pas toujours les risques encourus, comment prodiguer les meilleurs conseils, échanger, orienter vers un meilleur usage de notre patrimoine commun. Les formateurs se sont employés à mettre en scène les travers humains qu’ils ne connaissent que trop bien. Chacun a pu tester l’indispensable expérience de terrain prodiguée par des professionnels aguerris non seulement sur le plan technique, par exemple dans le formatage des alertes radio qui font gagner un temps précieux aux secours, mais aussi sur le plan humain. «95% des incendies sont d’origine humaine», rappellent toujours les autorités. Connaissance, efficacité et bienveillance seront encore renforcées cette saison dans les Albères par les quatorze nouveaux diplômés de la «formation initiale DFCI 1» , conformément aux riches enseignements de leurs bienveillants formateurs.
Françoise Kunzé,
Diplôme numéro 66-O48
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